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Survivre à la canicule de 2022 en Espagne

Personne interviewée : Isabel Moreno, 68 ans, enseignante retraitée
Lieu : Séville, Espagne
Date : Juillet 2022

Q : POUVEZ-VOUS DÉCRIRE CE QUE VOUS RESSENTIEZ FACE À LA CHALEUR ?

Isabel :
Ce n’était pas juste chaud. C’était étouffant. Vous ouvriez la fenêtre et c’était comme si vous étiez devant un four. À 9h du matin, il faisait déjà 39 °C. À midi, 44 °C. Je n’avais jamais vécu une chose pareille de toute ma vie.

Q : COMMENT CELA A-T-IL MODIFIÉ VOTRE ROUTINE QUOTIDIENNE ?

Isabel :
Nous ne pouvions pas sortir. Même à l’intérieur, les ventilateurs ne servaient à rien. J’ai commencé à tremper des serviettes dans de l’eau froide et à les suspendre aux fenêtres. Mon voisin s’est évanoui par déshydratation. On se surveillait les uns les autres toutes les quelques heures — surtout les personnes âgées.

Q : Y AVAIT-IL DES ALERTES DES AUTORITÉS ?

Isabel :
Oui, il y avait des alertes par SMS et des annonces à la radio. Mais personne ne s’attendait à ce que cela dure aussi longtemps. Le réseau électrique a peiné lui aussi. Nous avons eu deux pannes de courant en une semaine — plus de climatisation, plus de frigo, plus rien.

Q : QU’EST-CE QUI VOUS A LE PLUS EFFRAYÉE ?

Isabel :
Les nuits. La température ne descendait jamais en dessous de 30 °C. Mon mari a un problème cardiaque. J’avais peur qu’il s’évanouisse pendant son sommeil. On gardait des serviettes mouillées sur le front comme des enfants fiévreux.

Q : QUEL MESSAGE VOUDRIEZ-VOUS TRANSMETTRE AUX GENS DES PAYS PLUS FRAIS ?

Isabel :
Ne pensez pas que cela ne peut pas vous arriver. Ça arrivera. Le climat change plus vite que notre capacité à nous y adapter. Prenez la chaleur au sérieux — ce n’est pas juste inconfortable. Cela peut tuer.


 

 

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